Ce fut le vibreur de mon portable qui me tira de mon sommeil sans rêve. Un rayon de soleil filtra entre la fine ouverture du volet de ma chambre, ce qui me permettais de trouver sans difficulté mon portable qui afficha :"1 message recu 15.40 Harmony" le message indiqua que ma soeur rentrera tard à cause de son boulot, mais moi je croirais plutôt qu'elle sortirait avec son copain ! En me levant je pris la dernière cigarette de mon paquet, l'alluma et me dirigea vers la fenêtre afin d'ouvrir les volets. J'observais la ville qui s'étendait sous mes yeux puis les nuages gris se formant au loin annonçant un orage. A cause de ce mauvais temps qui n'allait pas tarder à arriver, me reposer au bord de la Tamise était raté.

En sortant de l'immeuble vers 16h, je fus décoiffé par le vent et quelques gouttes commençèrent à tomber, j'accélérai le pas afin d'atteindre une station de métro avant l'averse. Contrairement à mon habitude j'avais envie de me retrouver dans un endroit bondé de monde, me fondre dans la masse. C'était alors que je pris le métro en direction d'Oxford Street. En arrivant a destination je me dirigeais vers un bureau de tabac pour me ravitaller en clopes.
Une fois acheté et ouvert je pris ma consommation en sortant d'Oxford Circus (station de métro) mis mon casque, fis marcher mon mp4 et marchais à pas lent en regardant les vitrines superbements décorées de magasins. Heureusement pour moi la pluie s'était arretée.

20h20,le soir tomba sur l'avenue, le premier paquet de cigarette s'était vidé de moitié sans que je ne m'en rendais compte. Je commençais à fatiguer et décida de rentrer. Le seul problème était le métro. La station la plus proche était à l'opposé de là où je me trouvais entre un magasin de prêt-à-porter et de bijoux. Je décidais donc de couper entre les magasins qui offraient des raccourcis. Une ruelle s'offrit devant moi entre la bijouterie et un autre magasin dont j'ignorais ce qui en vendait. Je marchais dans sa direction ne savant pas trop où elle allait me mener, si c'était plus loin ou plus proche de la station, au pire je prendrais un taxi. L'air était humide et froid. Je mis mes mains dans les poches de mon jeans regardant au loin. Une voix m'interpella, je me retournais brusquement, surpris et étonné de la voir ici. Mes yeux plongea dans les siens. Elle me regarda avec curiosité suivis d'un sourire assez timide. Louise. La belle Louise que j'avais croisé tant de fois sans lui avoir vraiment adressé la parole. Pourquoi ? Je n'en savais rien. Peut-être que l'un comme l'autre on n'a pas osé faire le premier pas ? Je décidais donc de me lancer :

- Que... Qu'est-ce que tu fais là ? Balbutiais-je

Elle me proposa une cigarette que je refusais par politesse. Louise n'insista pas et s'en fuma une. Croyant qu'elle avait ignoré ma question elle me répondit. Cette fille me tourmentera beaucoup l'esprit !

" Ma mère est entrain d’acheter quelques cadeaux pour ses neveux… Je trouvais ça emmerdant alors je suis allée me promener de mon côté pour aller fumer, mais je me suis perdue. Et toi ? Tu te promènes ?

Je la regardais comme si c’était la première fois que je la voyais. Pourtant elle n’avait pas dit quelque chose d’extraordinaire, mais entendre ca voix fut étrange. Elle me regarda dans les yeux, peut-être pour y déchiffrer quelque chose ou me faire passer un message. Je pouvais lire dans son regard un doute qu'elle essaya de dissimuler. Hébété je lui répondis :

- J'ai fais ca depuis 16h environ... J'avais juste envie de voir du monde parce que je me sentais un peu… seul, chez moi.

J'observais la cigarette qu'elle tenait entre ses doigts venant et allant entre ses lèvres entre-ouverte où la fumée en sortait à chaque expiration. Louise regarda devant elle, perdue dans ses pensées sans doute. Sa cigarette terminée, elle la jeta à ses pieds et l’écrasa. La tentation fut trop forte, gêné, je pris mon paquet de cigarette de la poche intérieur de ma veste. Louise rigola.

- Arrête, ne te moque pas, tu m’as tentée.

Je mis ma clope entre mes lèvres et l’alluma. Un silence ce fit, aucun de nous deux n’osa prononcer un mot. Mal poli que j’étais, j’avais oublié de lui proposer si elle en voulait. En rompant ce silence je lui tendis le paquet qu’elle refusa, peut-être la tenterai-je ? Apparemment ce n’était pas une grande fumeuse comme moi donc elle pouvait bien se passer de la cigarette pendant quelques heures. Je l’observais une fois encore, Louise faisait semblant de ne pas s’en apercevoir et regarda le vide. Une fois terminé, cette fois-ci, ce fut à mon tour d’écraser la cigarette. Timidement je lui demandais :

- Sa te dit d’aller boire quelque chose ? Ou de marcher aux alentours ?

Qu’allait-elle répondre ? Je me demandais pourquoi je me souciais tant de savoir ce qu’elle pensait. Je ne comprenais pas pourquoi je n’étais pas maître de moi-même, elle me rendait faible. Étais-je amoureux ? Quand est-ce que je l’étais ? Voyons Marth, normalement c’était facile avec les filles, en plus j’avais un an de plus qu’elle. Peut-être que je me retrouvais devant la « fille droguée » où je ne savais pas quoi faire ou quoi dire. Ce qui était sûr, je n’oserai pas avouer mes sentiments de peur que Louise ne partage pas les mêmes. Mais quelque chose dans son regard me disait le contraire, mais j’étais trop pessimiste pour y croire.